Suite à ma décision de changer de logiciel, j’ai décidé de tester plusieurs logiciels photo pour voir quelle pourrait être la meilleure alternative à Lightroom en 2019, en me basant sur ma pratique et mes besoins.
Introduction
Alien Skin Exposure X4 (quel nom!) est la dernière version du logiciel d’Alien Skin, une petite compagnie qui a commencé par créer des plugins pour photoshop dans les années 90. Alien Skin Exposure est surtout connu pour le rendu de ses préréglages inspirés par les films analogiques.
Interface 4/5
L’interface est bien, semblable à Lightroom. A gauche on trouve la navigation, l’histogramme, les dossiers (avec les collections), les préréglages et l’historique. En gros ce qu’on trouve dans les modules bibliothèque et développement de Lightroom combinés. A droite tout ce qui concerne la retouche.
Mais l’interface est complètement malléable, vous permettant de vous organiser exactement comme vous le désirez, ce que j’apprécie beaucoup.
Import et catalogage 4/5
L’import est simple, on copie les photos depuis une carte à un emplacement, on renomme et on peut ajoute des métadonnées. Pas de DNG à l’horizon. On peut aussi intégrer les dossiers déjà présents sur l’ordinateur.
Car il faut noter une chose importante: Alien Exposure ne fonctionne pas par catalogue. A la place, il crée des dossiers contenant des petits fichiers dans chaque dossier photo. C’est sécurisé, il prend en compte les changements dans les dossiers mais vous aurez une collection de petits dossiers partout et vous ne verrez pas les photos d’un disque externe débranché sauf si vous avez au préalable mis les photos dans une collection. Par contre vous avez un contrôle absolu sur les dossiers vus (copier, déplacer, supprimer). De plus, en déplaçant un dossier de photos vous déplacez aussi leurs réglages. Pratique!
On retrouve le même type de classement que dans Lightroom et les collections.
L’espace central peut montrer les photos dans plusieurs tailles différentes, idéal notamment pour les grands écrans, et afficher diverses informations. Petit défaut, lorsque des photos sont sélectionnées, il n’est pas évident de désélectionner des images. Il faut passer par le menu ou un raccourci clavier au lieu de simplement cliquer à côté.
En bas à droite se trouve un onglet métadonnées là encore similaire à ce qu’on trouve dans Lightroom.
Il est possible de comparer une sélection de photos mais ça ne vaut pas le mode “ensemble” de Lightroom, même si la possibilité d’épingler une image est très pratique.
Import Lightroom? Oui.
Développement RAW 3/5
Le développement RAW est identique à celui de Lightroom. Tous les outils disposent de nombreux préréglages. Pas de tonalité ou de balance des blancs automatiques par contre.
Certains outils nécessitent d’être un peu repris, comme par exemple les courbes qui pixellisent un peu (sur un petit écran).
Les préréglages des appareils photo peuvent être utilisés mais avec Fuji le résultat n’est pas bon, trop plat et désaturé. Ils sont au courant, peut-être une correction apparaîtra plus tard. D’ici là mieux vaut utiliser leurs préréglages. La correction d’objectif est présente avec une multitude de marques.
Dans les tests suivants vous allez voir qu’Alien Skin a un rendu très semblable à Lightroom.
Tests
J’ai choisi trois photos à développer et retoucher de manière différente dans Lightroom puis dans le logiciel testé. Il ne s’agit que de tests évidemment.
- Photo 1: prise avec un Canon 7D, balance des blancs en lumière naturelle, tonalité automatique, courbe contraste forte, clarté +80, vignettage -10, grain à 30-30-80, netteté +25, mélange noir et blanc en automatique.
- Photo 2: prise avec un Canon 7D, lumière naturelle, tonalité automatique puis hautes lumières -100, ombres +100, clarté +30, vibrance +10, netteté +25.
- Photo 3: deux versions pour comparer les préréglages Fuji, une avec la tonalité retouchée, l’autre sans rien d’autre que le préréglage.
Dans chaque logiciel j’ai ensuite recopié les réglages sur chaque photo en utilisant au préalable les réglages automatiques si disponibles et exporté pour l’article en jpeg à 900px en sRVB, en utilisant le logiciel testé.
Photo 1
Pour cette photo noir et blanc, j’ai simplement recopé les réglages Lightroom. Pas de réglage auto sur Alien Skin, c’est dommage. Le grain est un peu plus complexe, avec plusieurs paramètres mais j’ai pu rapidement retrouver une qualité semblable à celui de Lightroom.
On voit que la photo bien qu’un peu moins contrasté, est très semblable, les nuances de gris étant similaires. Il serait très facile d’avoir le même rendu en augmentant le contraste.
Photo 2
Pour la photo en couleur, on remarque qu’avec les mêmes réglages la version d’Alien Skin est plus sombre et saturée. On voit qu’en augmentant un peu l’exposition j’arrive à un résultat vraiment identique à celui de Lightroom.
Photo 3
Ici le but est juste de voir comment les préreglages Fujifilm sont pris en compte. Pour le moment, Alien Skin est loin d’avoir un résultat satisfaisant. J’ai cru comprendre que Fujifilm n’avait donné ses réglages qu’à Adobe et Capture One.
Retouche 4/5
Les différents outils de retouche sont semblables à ce qu’on trouve dans Lightroom. On trouve par exemple des pinceaux de correction et duplication qui fonctionne bien. Les outils donnent de bons résultats, comme le grain, avec bien plus de paramètres que dans Lightroom. Tous les réglages peuvent être appliqués sur des masques, ce n’est pas le cas chez Adobe.
Il est possible de travailler sur des calques (essentiellement pour appliquer certains réglages sur des masques de très bonne qualité ou de faire du dodge&burn par exemple) mais ce n’est pas obligatoire (ils ne se créent pas tout seuls contrairement à Luminar 3). Il n’y a pas de mode de fusion sur les calques mais il y en a quelques uns sur certains effets. Le mode avant/après n’est pas réglable mais un bouton permet de passer de l’originale à la photo retouchée, un outil présent sur de plus en plus de logiciels.
La synchronisation est possible en retouchant une photo puis en sélectionnant plusieurs photos sauf celle retouchée et appuyer sur “précédent”. Copier/coller et travailler sur plusieurs photos en même temps est aussi possible.
On peut comparer une même image avec plusieurs préréglages! J’aime beaucoup.
En plus Alien Skin propose d’autres outils intéressants (voir plus bas). On peut aussi ajouter des LUTs.
Créativité 5/5
La force d’Alien Exposure, c’est les préréglages. Il y en a beaucoup, la plupart inspirés par les films analogiques et ils sont d’excellente qualité. J’apprécie particulièrement les préréglages Technicolor, très beau rendu, et la présence du superbe autochrome, la première “pellicule” couleur. Des informations sont indiquées, permettant d’en savoir plus sur le film analogique.
On peut en plus utiliser des calques pour les mélanger, jouer sur l’opacité et utiliser des masques: vous pourrez par exemple utiliser un préréglage sur une partie de l’image et un second sur une autre partie.
De plus on trouve dans des outils spécifiques à l’expérimentation comme Bokeh, Mise au point ou Infrarouge. On peut aussi incruster des textures, effets de lumière et cadres.
Bref Alien Exposure est un régal pour ceux qui aiment expérimenter.
Export 4/5
L’exportation des photos est complet. On trouve plusieurs réglages et profils d’exportation, pour les réseaux sociaux notamment. C’est très bien.
Renommer les fichiers est un peu étrange mais ça passe.
Ce qu’il me manque
- Des préréglages Fuji de meilleure qualité.
- Une légère amélioration de l’interface.
- Un meilleur moyen de comparer plusieurs images.
- Quelques réglages automatiques.
- Des modes de fusion sur les calques.
- La possibilité de travailler avec un catalogue.
Prix
Alien Skin Exposure X4 coûte 119$ seul ou 149$ en bundle avec Blow Up et l’excellent Snap Art, un logiciel très réussi permettant de transformer ses photos en peinture. C’est assez cher comparé à d’autres offres mais ça reste intéressant, sauf s’ils changent de version payante tous les ans.
Vous pouvez l’essayer ici.
Conclusion 24/30
Alien Skin Exposure X4 est une excellente alternative à Lightroom à qui il ne manque pas grand-chose pour réellement rivaliser avec le géant Adobe. En plus de proposer des outils et une interface semblables du logiciel d’Adobe, il offre des rendus d’aussi bonne qualité et plusieurs outils et préréglages créatifs qui plairont aux artistes qui veulent facilement expérimenter et s’amuser.
Vais-je l’acheter? Oui, probablement la prochaine version. J’aime ses rendus et les différents préréglages de qualité mais il me manque quelques outils.
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