J’ai récemment testé DXO PhotoLab5, et, étant fan de simulations de films argentiques, j’en ai profité pour essayer aussi FilmPack 6. Similaire à Exposure, il peut s’utiliser seul, puisque l’on y trouve les réglages photographiques de base et le RAW est pris en charge (pour la version Elite). Mais, comme Exposure, je vois plus DXO FilmPack comme un second logiciel créatif, à coupler à Capture One, Photolab ou Lightroom.
En ouvrant DXO FilmPack 6
Avant de commencer le test, j’ai regardé ce que proposait le logiciel, comment il fonctionnait. L’interface est plus sobre que celle de Photolab. Elle laisse de la place aux images, avec un encart à droite et des outils alignés au-dessus de l’image. Time Machine apparaît à gauche lorsque l’on clique dessus.
Gros point noir, il est impossible d’importer plusieurs images en même temps depuis Capture One Pro. C’est le seul logiciel où j’ai ce soucis. Si j’envoie une photo vers FilmPack, aucun problème, elle s’ouvre. Si j’en envoie plusieurs, pour une raison qui m’échappe, je me retrouve avec une fenêtre qui me pousse à directement appliquer une simulation à choisir dans une liste déroulante, sans même voir les images. Si vous avez 100 images dans une même collection, mais regroupés dans différents dossiers sur votre ordinateur, il faudra travailler photo par photo.
Des dizaines de rendus et grains
Le logiciel propose un total de 226 rendus : des simulations de pellicules et des rendus « designer ». On ne trouve pas tout (pas de Kodalith, dommage) mais presque, dont certains rendus sont vraiment bluffants. J’adore par exemple le rendu Niepce, qui donne réellement les mêmes sensations et textures de la première photo, la Kodak EIR (infrarouge) ou encore le rendu Kimbei. Le logiciel possède 79 types de grains si j’ai bien compté. On peut jouer sur l’intensité, la taille et le format pellicule. On trouve pour chaque pellicule historique un petit texte d’introduction très intéressant, surtout si comme moi, vous aimez l’histoire de la photographie. Les rendus designer sont des presets faits avec les outils du logiciel. Ils m’ont paru plutôt bons, notamment lorsqu’ils sont en lien avec l’histoire de la photographie. On y vient…
L’histoire de la photographie grâce à DXO Filmpack 6
Ces rendus viennent avec une fonction appelée Time Machine. C’est elle qui m’a poussé à télécharger le logiciel. Il s’agit d’une sorte d’accompagnement historique. En cliquant dessus, on se retrouve avec une chronologie du 19e siècle à aujourd’hui. Quelques moments forts de l’histoire sont accompagnés d’un texte et d’une photo symbolique dont on peut retrouver le style visuel grâce à un lien menant au rendu correspondant. Il ne s’agit pas toujours de l’histoire de la photographie, mais plutôt de l’histoire vue à travers la photographie. Certains évènements sont liées à l’histoire de la photographie et à de grands photographes, d’autres n’ont rien à faire là (Star Wars pour un rendu noir et blanc, la première Playstation). J’aurais préféré quelque chose de vraiment ancré dans l’histoire de la photographie. Peut-être n’est-ce pas possible pour des raisons de droits à l’image. Mais j’apprécie beaucoup Time Machine. C’est à mes yeux plus qu’un simple gadget, puisqu’il pousse l’utilisateur à s’intéresser à l’histoire de la photographie.
Des outils de développement limités
Je n’ai pas spécialement touché aux outils de développement. Ils me paraissent bien. La base est là et conviendra à des photographes amateurs ou à des photographes qui utilisent beaucoup Affinity Photo ou Photoshop. Les effets graphiques sont sympa, mais il y en a moins que dans Exposure X7. À chaque effet, il faut cliquer dessus pour le voir appliquer, contrairement à Exposure où il suffit de survoler l’effet. Pas de prise en charge des LUT non plus, ce qui est dommage.
DXO FilmPack se veut surtout comme un complément à un logiciel photo principal. Il s’intègre d’ailleurs parfaitement à PhotoLab. Beaucoup moins à Capture One Pro.
DXO FilmPack 6 vs Exposure X7
Exposure proposant aussi des simulations de films argentiques, il était tout naturel de comparer les deux logiciels. J’ai choisi 8 photos pour tester 8 simulations de films présentes dans les deux logiciels. J’ai aussi regardé des photos réellement prises avec les « pellicules » testées, mais ne les ai pas incluses dans l’article. Évidemment, il ne s’agit pas d’un test technique, mais d’une comparaison purement visuelle et subjective. Les photos vues sur le net sont développées d’une certaine manière, scannées, rescannées, etc. Il faudrait comparer des versions papier pour bien faire…
Kodak Tri-X 400
Ici, les différences sont peu notables. La version Exposure est un peu plus contrastée, le grain de DXO est plus prononcé. Les deux versions me plaisent et paraissent très proches de réelles photographies prises avec de la Tri-X.
Autochrome
L’autochrome est un film que j’adore depuis que j’ai vu cette célèbre photo d’une fille prise sur une plage au début du 20e siècle. Je trouve le grain et les couleurs magnifiques. La version d’Exposure est tout aussi belle, ou presque. DXO propose étrangement trois versions, dont deux sans grain au rendu absolument horrible. La version avec grain n’est pas terrible non plus puisque le logiciel a un nombre limité de « vrais » grains scannés. Pour l’autochrome, il applique le grain de la Kodak Elite Chrome 400. Exposure fait varier le grain avec différents curseurs et réglages pour se rapprocher d’un résultat réaliste, mais forcément moins bon comparé avec un grain réellement scanné. De toute façon, niveau rendu, celui d’Exposure est beaucoup plus beau.
Kodachrome 200
Fan de Steve McCurry, je le suis tout autant de la pellicule qu’il a utilisé tout au long de sa carrière, la Kodachrome. J’ai choisi une photo colorée prise à Venise pour comparer. Les deux versions sont très similaires à premier abord. On note que la version Exposure est plus chaude, les couleurs sont plus vives. La version DXO me paraît mieux balancée. Les 2 simulations sont bonnes.
Polachrome
J’ai d’abord cru que la version DXO était buguée, à cause de la trame visible (moins visible ici). Heureusement, le service client m’a vite répondu en me disant qu’il s’agissait d’un effet normal, propre au Polychrome de Polaroïd. En cherchant un peu, j’ai en effet trouvé des photos avec cet effet de trame. Il est tout de même moins prononcé en réalité. Niveau couleur, le rendu d’Exposure est plus agréable à mes yeux, mais la simulation de DXO est plus réaliste.
Fuji Neopan Acros 100
Ici, la version de DXO est un peu moins contrastée, un peu plus sombre, avec un grain beaucoup plus marqué. Si les deux simulations sont bonnes, je trouve celle de DXO plus agréable, même si un peu sombre, car j’aime ce grain.
Kodak Portra 160 NC
La simulation de DXO est plus chaude et moins contrastée. Le grain set similaire. En regardant des portraits faits avec cette pellicule, j’ai l’impression que le meilleur résultat se situerait entre les deux simulations. Je préfère tout de même la simulation de DXO FilmPack 6.
Polaroid 669
S’agissant d’une simulation Polaroïd, il sera forcément difficile d’avoir un bon résultat. La simulation de DXO a de jolis tons plus pastels, moins saturés. Elle fait plus authentique selon moi. En tout cas elle est agréable à l’œil.
Ilford HP5 Plus 400
La simulation de DXO est plus sombre, légèrement moins contrastée. Le grain est plus marqué. Toutefois, j’apprécie les deux versions. En regardant des photos prises avec ce film, je trouve la version d’Exposure plus proche.
Conclusion
En général, les rendus de DXO FilmPack sont un peu moins contrastés, avec un grain un peu plus prononcé. Évidemment, le développement d’une photo argentique peut faire varier les différents paramètres visuels d’une image. Une pellicule ne sera pas associée avec un seul style visuel, mais plutôt avec un type d’image. Les photographes choisissaient une pellicule plutôt qu’une autre pour de multiples raisons, pas seulement pour leurs rendus.
Néanmoins, DXO FilmPack 6 est le logiciel rêvé pour les amateurs de films analogiques et d’histoire de la photographie. Il n’est pas parfait, son prix est élevé pour ce qu’il propose, mais ses simulations sont authentiques. Il n’y a tout simplement pas mieux aujourd’hui en ce qui concerne les simulations de pellicules.
Si vous préférez un logiciel photo complet incluant d’excellentes simulations de films, Exposure 7 est fait pour vous. Déjà parce que les différences entre les simulations de DXO et Exposure sont minimes. Ensuite parce qu’il s’améliore d’année en année et rivalise aujourd’hui avec Lightroom, Photolab ou Capture One Pro. Son masquage polygonal est bluffant. C’est pour moi la meilleure alternative à Lightroom et son abonnement pour les photographes amateurs ne souhaitant pas mettre plus de 200 € dans un logiciel.
J’achèterais volontiers FilmPack 6 si je pouvais y envoyer plusieurs photos en même temps…
Les +
- Time Machine
- L’interface épurée
- Des résultats souvent excellents
- Les grains de grande qualité
- Le soft focus
- La prise en main du RAW pour la version Elite
- La possibilité de payer en plusieurs fois
Les –
- Trop cher pour un simple logiciel de simulations de films argentiques
- La mauvaise intégration avec les autres logiciels
- L’autochrome raté, absence de la Kodalith
- Moins complet qu’Exposure X7
- La version Standard a peu d’intérêt
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