Décidé à ne pas rester en France trop longtemps après mon retour d’Asie, avec l’envie d’apprendre l’espagnol, je suis parti fin juillet en stop pour l’Asturias, petite région montagneuse du nord de l’Espagne, pour passer cinq semaines au Paraiso del Burro, le paradis de l’âne: un refuge pour ânes donc, mais aussi pour quelques chevaux, chiens, chats, un cochon et deux poneys depuis peu. J’avais trouvé ce poste de volontaire sur workaway.
Autant le dire tout de suite, j’y ai vécu une expérience inoubliable.
Accueil et découverte du Paraiso Del Burro
Après avoir bien été accueilli par Marleen, jeune sextagénaire hollandaise propriétaire du lieu, et par les autres volontaires (il y en a généralement en entre dix et quinze), j’ai commencé à apprendre les diverses taches et à découvrir les lieux.
Je logeais dans une nouvelle partie de la maison encore en construction, presque au-dessus des ânes. Certains volontaires avaient une chambre, la plupart était dans des tentes ou des caravanes. Il y avait un vrai camping sur la propriété, immense! Une maison principale, trois grandes prairies, une maison d’hôtes à louer sur airbnb, les différentes étables, un grand jardin… Le tout situé en haut d’un village et entouré par les montagnes.
Le travail était dur, les journées parfois longues (même si le temps est vite passé, bizarrement). Mais ça en valait la peine!
Le quotidien
Levé vers 7h je commençais la journée par aller chercher de l’eau potable (un problème actuellement au Paraiso) dans une petite aire récréative avec une autre volontaire, ou bien je donnais à manger aux animaux (du foin).
Ensuite, petit-déjeuner. Non. LE petit-déjeuner. Le meilleur que j’ai eu. Un porridge au gingembre sublime assortis de tout ce qu’on pouvait mettre dedans: des graines, des morceaux de fruits, des épices, de la confiture, etc. Les premiers jours je me servais plus de trois fois!
On profitait aussi de ce temps pour répartir les taches de la matinée. Il fallait sortir les chiens, sortir les ânes, nettoyer les étables, mettre Stevie la cochonne dans son enclos de jour en l’empêchant vainement d’aller choper des pommes et s’occuper de quelques ânes nécessitant des soins particuliers, soit parce qu’ils étaient vieux soit parce que c’était leur jour. On les brossait, nettoyait leurs yeux, leurs oreilles et leurs sabots, s’occupait des petites blessures (souvent à cause des nombreuses mouches).
De midi à deux heures, c’était « project time ». J’ai par exemple nettoyé la maison, pris des photos.
Ensuite pause jusqu’à 17h30, l’heure de préparer le dîner des ânes (j’aimais beaucoup faire ça), de les ramener dans les étables et de leur donner à manger. De sortir les chiens aussi. On prenait ensuite le temps de boire un verre de vin ou une bière avant de dîner, de donner un peu de foin aux ânes pour la nuit et de sortir une dernière fois les chiens.
C’était en gros le quotidien. Chacun pouvait prendre un jour de repos par semaine, et le dimanche était plus tranquille (on donnait juste à manger aux animaux en gros, sauf les jours de marché).
La vie de communauté
En fond, il y avait la vie en communauté. Celle avec les humains. Des volontaires hollandais, anglais, allemands, australiens, espagnols, belges…
Je n’avais pas l’habitude de vivre avec autant de personnes, cela s’est révélé appréciable après une courte période d’adaptation. J’ai appris à accepter les autres, à rester diplomate et à plus écouter. Malgré le fait que les gens viennent d’horizons différents je n’ai jamais assisté à une seule dispute, même en cas de profond désaccord. Pour la cuisine, cuisinaient ceux qui voulaient, en improvisant souvent des plats variés, délicieux et colorés. Malgré le travail physique j’ai pris un peu de poids…
On se fait rapidement de bons amis ici.
Les ânes et les autres animaux
Et puis bien entendu, le Paraiso c’était avant tout les animaux. Vivre avec des animaux libres est une expérience fascinante. Il m’était difficile au début de faire la différence entre les ânes, et même entre les quelques chiens (j’ai peu vu les chats). Après deux semaines j’en reconnaissais la plupart. Quand je suis parti je peux dire que je les connaissais bien et les appréciais. Tous avaient leurs caractéristiques, leur habitudes, leurs qualités, leurs défauts.
J’avais mes préférés bien entendu: les chiens Lucky et Brownie (deux jeunes sœurs), Maya; et les ânes: le vieux Chulo, Charlotte, Balthazar (comme dans le film), Pepa, Kaï… les ânes sont des animaux si doux et paisibles qu’il est difficile de ne pas tomber amoureux d’eux!
J’ai quitté cette famille multi-espèces qu’est le Paraiso non pas avec tristesse mais avec beaucoup de bonheur, celui d’avoir trouvé un autre chez moi.
Et pour en voir plus, voici deux vidéos montrant le quotidien au Paraiso.
Ajang dit
Super ! Merci pour ce partage et ces (très) belles photos. Cela me donne envie !
Vincent Galiano dit
De rien, et tant mieux si ça te donne envie!! C’est un endroit incroyable.
Rory dit
Super expérience merci du partage… moi qui adore les anes et le woofing je retiens l’adresse !
Très belles photos également.