Suite à ma décision de changer de logiciel, j’ai décidé de tester plusieurs logiciels photo pour voir quelle pourrait être la meilleure alternative à Lightroom en 2019, en me basant sur ma pratique et mes besoins.
Introduction
Capture One Pro 12 est un logiciel d’édition photographique créé par Phase One, un fabricant danois d’appareils photo moyen format de grande qualité (et très chers). Comme son nom l’indique, il existe depuis un moment. Plusieurs version du logiciel sont proposées, c’est la version Pro pour Fuji que je teste ici.
Interface 5/5
L’interface de Capture One Pro est un peu intimidante au début et manque de clarté. On trouve à gauche à peu près tous les réglages possibles sous forme d’onglets désignés par des petites icônes et à droite les images classées verticalement. Il est possible de choisir un espace de travail similaire à Lightroom justement appelé “Migration”.
En haut on trouve divers outils (loupe, recadrage, etc).
Il faut un moment avant de s’habituer à l’interface assez complexe mais au bout d’un moment, repasser sur Lightroom semble un voyage dans le passé. L’interface de Capture One est moderne et professionnelle. En plus, tout est modulable. On peut se créer son propre espace de travail et le sauvegarder.
Par défaut le mode grille n’est pas activé et l’interface ne montre qu’une seule photo. Il faut passer par un raccourci clavier pour voir toutes les photos. Il existe aussi deux autres modes pour visionner ses images.
Import et catalogage 5/5
Capture One propose deux modes de travail, par catalogue ou session. Une session est similaire à un navigateur: on choisit un dossier et tout ce qu’on y fera restera dans ce dossier à moins d’être importer dans le catalogue. Malin.
Pour ce qui est de l’import, tout est là: changement de nom, métadonnées, préréglages. Sauf la copie DNG à l’import, mais pour une raison expliquée ici: Capture One utilise les informations des fichiers RAW pour donner un résultat plus proche de ce que l’appareil photo a enregistrée.
Exporter ses fichiers bruts en DNG reste un choix, je ne considère pas comme un problème le fait de ne pas pouvoir importer en DNG.
On peut classer les images par couleur ou note. On peut aussi renommer les images directement dans le navigateur. Et évidemment on trouve les collections et les albums.
Import Lightroom? Oui, ça marche bien. Chaque photo RAW existera en deux versions, avec ou sans les réglages Lightroom. Par contre Capture One Pro ne prend pas en compte les copies virtuelles de Lightroom (ça me paraît logique).
Développement RAW 5/5
Je trouve que l’organisation de base manque un peu de clarté. On retrouve par exemple certains outils dans plusieurs onglets (déjà vu dans DxO). Trois onglets concernent le développement de la photo: Couleur, Exposition et Détail. Dans l’espace de travail “Migration” tout est regroupé en un seul onglet, c’est plus clair.
Pour plusieurs outils le réglage automatique est disponible.
Heureusement, il est possible de ranger tout ça à sa guise, de supprimer ou créer des onglets, de changer de place des outils, de créer et sauvegarder ses propres espaces de travail.
On peut utiliser les préréglages des appareils photo et le résultat est parfait à condition de ne pas utiliser des fichiers DNG.
On trouve d’autres outils vraiment utiles au développement RAW ou à la retouche, comme la possibilité d’analyser la netteté de l’image. Certains réglages différent un peu de ce dont on a l’habitude dans Lightroom et je n’ai pas retrouvé certains outils comme la vibrance alors que d’autres outils sont plus complets.
Tests
J’ai choisi trois photos à développer et retoucher de manière différente dans Lightroom puis dans le logiciel testé. Il ne s’agit que de tests évidemment.
J’ai dû prendre des images différentes des tests précédents car les fichiers DNG ne sont pas vus comme des fichiers bruts par Capture One Pro. C’est important à savoir, surtout dans le cas où vous feriez la transition de Lightroom.
Les trois photos sont des fichiers bruts .RAF pris avec un Fuji X-T2. Désolé, j’ai très peu de fichiers .RAF. Pour les deux premières images j’ai utilisé au maximum les réglages automatiques de Capture One, histoire de voir ce qu’il propose.
Photo 1
On voit que sur du noir et blanc vite fait le résultat est similaire.
Photo 2
Sur la couleur c’est aussi très semblable. La netteté est très bonne dans les deux images.
Photo 3
Ici le but est juste de voir comment les préréglages Fujifilm sont pris en compte. Et le résultat est très bon. la différence dans la première version vient du fait que je copie les réglages de Lightroom dans Capture One.
Pour le développement RAW, pas grand-chose à dire ici, les deux logiciels sont excellents.
Retouche 5/5
Capture One est excellent en ce qui concerne la retouche. Les outils sont nombreux, professionnels et les résultats toujours bluffants: le travail sur les couleurs, la netteté… On trouve tout ce dont on a besoin, et même plus, c’est pourquoi je ne vais pas tout énumérer ici.
Il est possible de comparer des photos entre elles, tout comme le mode “Ensemble” de Lightroom, d’ajouter une marge autour des photos.
Je ne trouve pas les outils de retouche locale aussi faciles à prendre en main que dans Lightroom, mais ça reste excellent.
J’adore la possibilité d’ajouter des annotations, ça peut être utile pour des photographes professionnels qui passent leurs images à des retoucheurs.
Créativité 4/5
On trouve plusieurs styles et préréglages visualisables en direct (avant application) mais qui se cumulent, ce qui peut devenir assez embêtant.
Ces styles et préréglages peuvent être appliqués simplement sur un masque.
Des packs de styles peuvent être achetés avec le logiciel. Ils sont chers.
Export 3/5
L’export est un peu compliqué mais complet. On a le choix entre exporter originaux ou exporter variantes, le dernier choix étant celui de base. Exporter un original avec les réglages semble intéressant, notamment pour passer à un autre logiciel.
On peut aussi exporter une série de photos sous forme de planche-contact en html.
L’export est très rapide. Mais j’ai noté sur les fichiers pour ce test que la compression (pour des fichiers à destination d’internet) est nettement moins bonne que Lightroom sur des aplats de couleur en tout cas. Que la plupart des autres logiciels comme Alien Skin Exposure ou Luminar aussi. Sur des fichiers destinés à être imprimer par exemple je n’ai pas ce problème.
Ce qu’il manque
- Une meilleure compression en sortie.
- La vibrance?
Prix
Capture One Pro commence à 349€ en version complète et jusqu’à 499€ avec des packs de préréglages. C’est cher, surtout s’ils font souvent des mises à jour payantes.
Il existe aussi deux versions Sony et Fuji à 124€ chacune en ce moment et jusqu’à 274€ avec tous les packs de style.
Capture One propose aussi un abonnement comme Adobe mais au double du prix.
Conclusion 27/30
Capture One Pro est un logiciel de catalogage et de retouche d’excellente qualité, complet et complètement modulable destiné avant tout aux professionnels, les amateurs risquant de vite se perdre parmi la multitude d’outils.
Il y a énormément de choses que je n’ai pas vraiment eu le temps de tester mais globalement je suis très impressionné. C’est un logiciel qui saura récompenser celui qui prendra le temps d’apprendre et de se familiariser avec pour avoir un contrôle complet sur ses images en utilisant un seul logiciel.
Vais-je l’acheter? Oui, c’est déjà fait. Je compte garder Lightroom pour mes catalogues de DNGs actuels, mais j’utilise Capture One Pro 12 en version Fuji pour mes prochaines photos car le traitement des RAF est incroyable.
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